Le Livraire

Carnet de lecture

La Chambre solitaire – Kyong-suk Shin

ISBN : 978-2809700626
Traduit du coréen par Jeong-eun Jin et Jacques Battilliot

chambre_solitairePrésentation de l’éditeur :
Dans ce roman d’une beauté poignante, Shin Kyong-suk met au jour un passé resté douloureusement enfoui dans sa mémoire. C’est l’été, elle a seize ans et quitte sa campagne pour Séoul. Le seul moyen pour elle d’accéder au lycée est de devenir ouvrière dans une usine et d’être choisie parmi les plus méritantes pour suivre des cours du soir. De seize à dix-neuf ans, elle va connaître les privations, le travail éreintant, la solitude pareille à une pluie froide, puisant chaque jour en elle-même une force renouvelée pour vivre jusqu’au lendemain. Et c’est là, dans cette étroite chambre parmi les trente-sept de la maison labyrinthique qui abrite les employés d’usine, que va jaillir en elle le désir, la promesse incroyable de devenir écrivain. Pour conserver quelque chose de pur au, fond de moi.

Kyong-suk Shin est née en 1963 en Corée du Sud et commence à publier en 1985.  Très populaire dans son pays, La Chambre solitaire est son premier roman traduit en français.

Mon avis :
Récit à la voix double, dans lequel Kyong-suk Shin se raconte, partagée entre l’adolescente qu’elle était alors, et l’écrivain qu’elle est devenue. A mi-chemin entre la fiction et l’autobiographie, c’est le quotidien de la Corée des années 70, du travail éreintant à l’usine, de la petite chambre qu’elle partage avec son frère et sa cousine, du lycée, de l’étrange amitié qu’elle noue avec Hijae et du destin tragique de cette dernière.
La Corée est un pays beaucoup moins connu que la Chine ou le Japon, que ce soit sur le plan culinaire, culturel, linguistique ou même politique. La Chambre solitaire est un roman très intéressant et agréable de ce point de vue là, en plus de l’introspection fine et pleine de sensibilité que nous livre l’auteur. Mot après mot, ce sont toutes les difficultés, les luttes, les attentes, les souvenirs des lieux et des personnages qui ressurgissent avec le récit de ces années passées et la douleur que cela provoque.
Kyong-suk Shin signe un roman très dense, prenant, avec quelques longueurs par moment. Le contexte politique et social occupe une place importante dans le récit ce qui rend parfois la lecture un peu fastidieuse, même si les notes des traducteurs aident à restituer le contexte.

Extrait :

J’ai l’impression que ce texte est finalement devenu quelque chose entre chronique de faits réels et fiction. Mais peut-on appeler cela de la littérature ? Je réfléchis à l’écriture. Je me demande ce qu’est l’écriture.

Lire un autre extrait ici.

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