Le Livraire

Carnet de lecture

Amazon : ce qu’il est important de savoir avant de commander

Depuis quelques années, Amazon s’est imposé dans l’esprit d’un grand nombre de lecteurs comme une alternative intéressante aux librairies traditionnelles. Cependant, entre ces mêmes librairies et le supermarché du livre en ligne, il y a un un fossé éthique et des informations importantes à connaître.

Amazon a été condamné par la justice française pour clauses abusives dans ses contrats de vente, notamment le partage de données personnelles.
Source : GNT

Amazon pratique la gratuité des frais de ports. Cette initiative, en apparence anodine, est une infraction pure et simple à la Loi Lang sur le prix unique du livre. Cette loi stipule que le prix d’un ouvrage ne peut être réduit que de 5% au maximum, ceci pour protéger la diversité du commerce du livre et notamment les les petites librairies indépendantes. Cet avantage proposé au consommateur déstabilise un marché déjà fragilisé. Amazon qui a été attaqué en justice, et condamné à 100 000 euros de dommages et intérêts, [devait] cesser les frais de port gratuits et la pratique de chèques cadeaux à peine d’astreinte de 1 000 euros par jour de retard, passé le délai de 10 jours à compter de la signification du jugement.
Pourtant la gratuité des frais de port est toujours pratiquée.
Source :Lekti-ecriture.com
Rue89

Amazon exige une marge énorme sur les ouvrages des petits éditeurs pour que ces derniers bénéficient d’une réelle visibilité sur la plate-forme. C’est près de 50% du prix d’un ouvrage qui est ainsi ponctionné, contre 10 à 17 % pour les autres points de vente.
Ce sont ces même petits éditeurs qui s’acharnent à sortir des sentiers battus, qui prennent le risque de publier des auteurs inconnus, qui font en sorte qu’il y ait encore une réelle diversité culturelle et littéraire, et pas uniquement les best-sellers et/ou les ouvrages des grandes maisons indépendantes comme Gallimard ou Seuil.
Source : Lekti-écriture.com

– Certains petits éditeurs ne souhaitent pas faire partie du « programme partenaire » d’Amazon, ce qui est théoriquement leur droit le plus strict. En réalité, Amazon rend indisponibles les fiches des ouvrages publiés par des éditeurs qui refusent d’adhérer à ce programme, sans toutefois les retirer de leur catalogue. Conséquence ? Comme le blog des éditions Cynthia 3000 le dit très bien :

– [que] le géant n’actualise pas assez souvent ses pages (« mais avec tout ce qu’il y propose, on peut bien lui pardonner ce travers »)
– [que] commander les ouvrages des petites maisons est aussi compliqué chez Amazon que chez le libraire du coin (« mais au moins, avec Amazon, pas besoin de sortir de chez soi »)
– [que] les petites maisons ne tiennent pas la cadence, sortent des titres et les laissent s’épuiser en deux ans, etc. (« en plus elles font rien qu’à encombrer les tables des librairies »)

Source : Le blog des éditions Cynthia 3000
La Feuille

– Si Amazon autorise la reprise des informations et des images de couverture de son site, il vient d’exiger de la part des sites internet utilisant ces renseignements de supprimer tous les liens vers d’autres librairies en ligne, sous peine de se voir supprimer l’accès à ces informations essentielles qui comprennent notamment le numéro ISBN, la couverture, le nombre de pages.
Source : Livres échanges
Actualitté

Un autre blog en parle très bien : http://bibliotheques.wordpress.com/2009/09/21/amazon-ne-veut-plus-dapi-concurrents/

Passons sur la question des fameuses recherches « Au Coeur du Livre »

Toute la question est de savoir quelle librairie veut-on pour demain ? Est-ce que nous souhaitons acheter des livres sans nous poser de questions, sans nous soucier de savoir qui paie en réalité cette prétendue gratuité des frais de port, sans nous préoccuper de savoir comment va évoluer le monde de l’édition, de la diffusion. Le monde du livre de demain sera celui que nous avons mérité.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous, personnellement, assis devant vos écrans d’ordinateurs, mais demain, je refuse de lire Amazon, de penser Amazon, de me dire que tous les éditeurs dont j’admire le travail ont finalement dû se plier à des exigences qui se sont transformées peu en à peu en dictature.
Je refuse qu’on vienne un jour me voir en me disant que, pour garder ce blog ouvert et accessible, je vais devoir intégrer un lien réglementé et des boutons d’achats immédiats. Je refuse de penser le livre comme un vulgaire produit de consommation dépourvu d’âme et de passion.

N’hésitez pas à relayer ces informations sur votre blog.

15 réponses à “Amazon : ce qu’il est important de savoir avant de commander

  1. Choco samedi 26 septembre 2009 à 12:51

    je connaissais le pb lié aux frais de port mais je découvre leur politique face aux petits éditeurs et leur obligation de suppresion de liens… édifiant !!
    ça tombe bien, j’étais pas cliente chez eux…

  2. Choco samedi 26 septembre 2009 à 13:15

    d’ailleurs, je vais relayer ton article sur le mien !

  3. praline samedi 26 septembre 2009 à 16:19

    C’est invraisemblable ! Heureusement, j’ai un vrai libraire. Mais quand même…

  4. faelys dimanche 27 septembre 2009 à 19:30

    merci pour l’éclairage, c’est très instructif…

  5. Hidalgo von Blingbling mardi 29 septembre 2009 à 19:01

    … et on a pas abordé la question du traitement du personnel travaillant chez amazon. En ce qui concerne leur politique en France, je ne sais pas ce qu’il en est, mais au Royaume-Uni ça n’a pas l’air triste : employés virés parce que « trop souvent absents pour maladie », horaires à la noix, salaires lamentables,…

  6. Le Livraire mardi 29 septembre 2009 à 21:18

    Ca mérite qu’on fasse quelques recherches dessus… je vais voir si je trouve des renseignements à ce propos.
    Merci Hidalgo, c’est un angle intéressant que tu évoques. ;)

  7. Ferocias mercredi 30 septembre 2009 à 11:08

    Tout à fait d’accord. Je n’utilise jamais Amazon, je préfère mon libraire de quartier.

  8. Malorie lundi 5 octobre 2009 à 11:01

    Voilà bien des choses que je ne savais pas et qui me révolte. Je vais donc relayer cette information via mon blog.

  9. J.Faucilhon mercredi 14 octobre 2009 à 20:13

    Pour les conditions de travail chez Amazon, en français dans le texte sur le site Internet de France Info, ici : http://www.france-info.com/economie-entreprises-secteurs-2008-12-17-chez-amazon-des-conditions-de-travail-dignes-de-zola-226711-22-23.html . Et pour l’original de l’article, en anglais, c’est ici : http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/retailing/article5337770.ece

    À chacun de décider en connaissance de cause de la société dans laquelle il désire vivre…

    Et sans oublier tous les soucis liés à la  » non-éthique  » du lecteur Kindle d’Amazon, qui vous efface vos contenus sans vous le dire… (voir le problème ici : http://www.ecrans.fr/Big-Brother-Amazon-la-surprise,7766.html

  10. bladelor vendredi 16 octobre 2009 à 22:36

    Bon faut pas diaboliser non plus, et si les pratiques d’amazon ne sont pas des plus nobles, il faudrait également parler de fnac.com et de alapage qui pratiquent également le port gratuit. Pour ma part je commande souvent sur internet dans l’une de ces trois enseignes mais aussi dans la librairie de ma ville, je tache de faire fonctionner tout cela en harmonie. je ne publie d’avis que sur mon blog et suis totalement indépendante des « pressions » commerciales. Mon blog est mon espace de parole libre et ça s’arrête là. Je ne me sens nullement menacée par ces librairies en ligne…

  11. Le Livraire dimanche 18 octobre 2009 à 22:06

    Il est parfaitement exact, comme vous le faites remarquer, que d’autres sites comme celui de la Fnac et celui de Alapage, pour ne citer qu’eux, n’ont pas forcément des comportements très éthiques non plus.
    (Je n’utiliserai pas le mot noble quand il s’agit de commerce : le but étant de gagner sa vie en faisant des profits, que l’on soit une librairie de quartier ou une multinationale. Pour cela on doit forcément négocier des marges et tirer le maximum de bénéfices si l’on veut payer les factures. On ne peut donc se permettre certains gestes « nobles » si l’on veut maintenir son commerce à flot.)

    Le gros souci d’Amazon n’est pas tant dans la gratuité des frais de ports, mais bel et bien dans le fait qu’il s’impose de manière dictatoriale dans une situation de monopole, ce que ne fait pas, à ma connaissance, Fnac ou Alapage.

    Ce qui m’indigne en tant que libraire (librairie dont je ne suis cependant pas propriétaire) et lectrice, ce n’est pas tellement le lieu, le type ou le moyen de vente, c’est ce manquement aux libertés comme celui de faire retirer ses publications de la plate-forme.

    Dans votre commentaire vous soulignez le fait que votre blog est « [votre] espace de parole libre ». C’est exactement la même chose pour le mien : je ne suis pas rémunérée pour mes critiques, je ne publie plus, depuis plusieurs années, de critiques ailleurs qu’ici, mis à part quelques participations à des opérations de lecture quand un titre m’intéresse particulièrement), je ne touche pas de revenus non plus que d’avantages pour dire ce que je dis. Cet espace est également celui de ma parole libre, et au nom de cette parole libre, je dis et je répète que les pratiques d’Amazon (je parlerai de la politique salariale d’Amazon dans un autre article) sont une enfreinte permanente à une certaine devise française. Si je ne peux pas faire changer les choses, je peux refuser d’y prendre part. Il ne s’agit pas de « tirer à boulet rouge », simplement d’énoncer certains faits. Pour le reste, je pense -peut-être est-ce une utopie, l’avenir nous le dira- que tout le monde peut travailler en harmonie, comme vous le faites, en équilibrant vos commandes d’ouvrages dans ces différents commerces.

  12. durand lundi 19 octobre 2009 à 15:00

    bonjour,
    je suis stupéfaite, de ce que je lis car je suis tombé sur ce site en recherchant une remise pour une première commande de livres sur le site amazon !

    en effet, j’ai mon libraire attitré, mais en lui commandant une série de livres(5 tomes)
    il en a reçu 2. Je l’ai ai tout de même pris. Malgrès la rupture éditeur des trois autres, indispensables.

    Pour trouver le reste, pas facile, je tombe sur ce site: (amazon) en tapant mon auteur : Virginia C. Andrews (que je vous recommande au passage) et j’ai donc mes trois exemplaires manquant, disponibles!, d’occasions d’autres internautes, je pensais faire de meme par la suite tout en ne voyant qu’une notion de partage.
    Alors en essayant de payer, ma carte ne passe plus je suis une sorte d’accroc au shopping ‘lol’ je plaisante, pour etre franche je suis a la recherche d’un code chèque cadeau c’est culoté je sais, mais une fille sur un site a en récuperé un j’en ai pour onze euros alors, si quelqu’un en dispose d’un et qu’en lisant cet article ne veux plus en profiter, je suis là!!!
    J’attend une réponse et si mon commentaire parrait déplacé compte tenu du sujet, veuillez m’en excuser.
    Cordialement.
    D.L.

  13. Andelle lundi 26 octobre 2009 à 15:51

    Merci de m’ouvrir les yeux. Je suis tombée dans les rêts d’amazon car c’est rapide et ça m’éviter de chercher une place de parking près de chez mon ancien libraire et de revenir une semaine après…. Bon mais à ce prix là, je renonce à amazon. merci !

  14. Rhi-Peann mercredi 11 juillet 2012 à 15:50

    Je ne l’avais pas encore lu cet article. Il est vrai qu’Amazon a l’avantage certain de proposer des livres d’occasion, ce qui est très pratique quand les livres d’occasion sus-nommés ne sont pas ou plus disponibles, ou loin de chez soi.
    Mais parce que je suis encline à favoriser les libraires indépendants, j’ai arrêté de me fournir dans les grandes enseignes de façon générale, même avec la superbe carotte du 5% de réduction, qui je le rappelle sur un bouquin correspond à … 40centimes au mieux ! je sais je sais, sur l’année, ça fait beaucoup. J’ai résolu le problème en m’inscrivant à la bibliothèque. Sommes nous vraiment obligé de posséder tous les livres que l’on lit ?
    Et quand j’achète, c’est dans des librairies indépendantes maintenant. Quitte à patienter. Sommes nous franchement à une semaine près ?
    Comme pour de nombreux produits, il s’agit là de se poser la question de la consommation. Nous ne pouvons pas passer au travers, car nous avons des besoins, plus ou moins primaires, qu’il nous faut assouvir. Maintenant, j’achète mes légumes en évitant les supermarchés et en privilégiant les circuits courts. J’achète mes livres dans des librairies indépendantes. Bougeons un peu nos fesses de nos fauteuils de geeks pantoufflards, bande de fainéants que nous sommes, et consommons, oui, mais le plus intelligement possible. Ca implique « juste » de se lever et de marcher/conduire jusqu’à la librairie la plus proche.
    Je relairai ton article sur mon blog en citant sa source.

  15. aymadark vendredi 20 juillet 2012 à 00:50

    Je suis bien sûr scandalisée par tous ces abus notamment pour ces auteurs talentueux qui luttent pour se faire connaître grâce à des maisons d’édition plus modestes. Je n’achète pas sur Amazon mais sur Priceminister (pas de gratuité des fdp) mais je me doute qu’ils ont aussi de gros écueils. Je soulève quand même un point important, je n’ai pas les moyens de payer des livres à plus de 20 euros et parfois pas le temps ni même l’envie d’attendre le poche qui parfois reste cher. Ma médiathèque bien que assez bien achalandée ne possède aucun livre fantastiques, chick-lit voire pas mal de thrillers donc Priceminister reste ma mine d’or. Je pense qu’Amazon, Priceminister…existent pour de mauvaises raisons qui ne viennent pas que d’eux. Que fait l’Etat pour que la culture soit accessible à tous et de partout ? C’est le même problème en musique, au cinéma… Moi je propose qu’on revoit les prix et je suis en passe de devenir libraire (le diplôme du moins) mais je sais que mon projet professionnel sera l’occasion ^^ c’est mon unique alternative actuelle car même les ebooks restent excessivement chers et sont trop loin de ce que je recherche dans l’objet livre.
    En tout cas merci pour l’article, c’est édifiant ;)

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