Le Livraire

Carnet de lecture

Petite cuisine du Diable – Poppy Z. Brite

Au Diable Vauvert
ISBN : 2846260737
Traduction : Mélanie FAZI et Nadège MEGE

Paru sous le titre The Devil You Know, quatorze nouvelles très différentes de ses précédents ouvrages. On sort de l’ambiance « personnages beaux et déglingués, marginaux / homosexualité à toutes les pages / scènes de sexe crues / atmosphère « gothico-trash ». L’auteur déclare elle-même dans l’introduction qu’elle en avait assez d’aligner des clichés sur la Nouvelle-Orléans, et voulait présenter un aspect plus réel, plus authentique de sa ville.

Ce qui ne veut absolument pas dire « conventionnel et ennuyeux ». Mais voyons rapidement le résumé de chaque nouvelle.

• Le Diable par la queue : Quand le Diable et son chat se mêlent au carnaval de la Nouvelle-Orléans. Très courte, en partie inspirée par une nouvelle de Boulgakov.
• Ô Camarde, où est ta spatule ? Le coroner de la Nouvelle-Orléans est un fin gourmet. Sur sa table d’autopsie, il retrouve son restaurateur favori.
• Le Marais aux lanternes : Noel, Bronwen et Phil vivent dans une petite ville entourée par les marais. Depuis l’enfance, Noel est lié aux marais et à ses lanternes. M.Prudhomme lui, souhaite faire combler cette étendue de terre inutile pour y construire un centre commercial. Noel le met en garde, il ne ne laissera jamais faire ça. Sans doute ma nouvelle préférée.
• Rien de lui ne s’étiole : Un couple dont les membres ne savent plus s’ils s’aiment ou s’ils ne s’aiment plus, décide de partir en Australie pour se retrouver.
• L’Océan : On retrouve ici des thèmes déjà largement abordés par Brite dans d’autres œuvres : le rock et le vampirisme.
• Marisol : Quand un chef cuisinier follement génial (ou génialement fou) reçoit une critique gastronomique qui lui reste en travers de la gorge.
• Poivre : une brève nouvelle à propos d’un restaurant.
• Pansu : Quand l’exorciste fait une incursion dans un restaurant coréen.
• Tout feu tout flamme : Écrite pour l’anthologie de nouvelle liées à la BD Hellboy, cette nouvelle présente un morceaux de l’enfance de Liz Sherman.
• Gel Système : Écrite pour le site promotionnel de la série Matrix. Fria Canning va mourir, là, au milieu de l’Himalaya, quand l’agent Jonh Fine lui propose un marché.
• Bayou de la Mère : La religion de votre enfance peut vous poursuivre de bien étrange manière, même si vous avez perdu la foi (ou que vous pensez l’avoir perdue).
Le Cœur de la Nouvelle-Orléans : Un enfant de cinq ans est mort noyé. Selon sa mère, il était « plus que surdoué ». Y a-t-il un rapport avec l’étrange anomalie de son cœur ?
• Une Saison en enfer : Paul est un jeune homme angoissé et incertain qui décide de travailler en cuisine en attendant d’entrer à la fac. Son séjour en cuisine pourrait lui apporter bien plus qu’une banale expérience professionnelle.

J’ai largement préféré ce recueil à d’autres ouvrages de Poppy Z. Brite. J’avais lu Les corps exquis, Sang-d’Encre et Âmes Perdues (dans cet ordre). J’avais bien aimé Sang-D’encre, trouvé Âmes Perdues un peu clichés. Quant aux Corps Exquis  j’avais trouvé que ça jouait un peu la carte de la surenchère du trash, du porno et d’accumulation de pseudos effets « shocking ». (on m’avait dit « ah oui, c’est gerbant, je te met au défi de le lire sans vomir ». C’était lassant toute cette viande, mais il en faut plus pour me faire vomir.)
Par contre, Petite cuisine du Diable est une excellente surprise. Si vous pensez que vous avez tout lu de Brite et/ou que pour vous, elle et Anne Rice c’est la même chose, lisez ce bouquin, vous ne serez pas déçu. (petite précision : je n’aime pas du tout l’écriture d’Anne Rice, mais ceci… est une autre histoire).

La critique de Petite cuisine du Diable sur evene.fr

Laisser un commentaire